L’Otezla® dans la « vraie vie » : attention aux « idées noires » et aux hépatites - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les études pivots de l’Otezla® dans le psoriasis ont montré une efficacité modérée avec des effets secondaires peu sévères dans moins de 15 % des cas, en début de traitement. Notre objectif était d’analyser l’efficacité et les effets secondaires de l’Otezla® dans la « vraie vie ».
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective de patients ayant débuté l’Otezla® entre octobre 2016 et février 2017 dans une consultation hospitalière. Les patients ont été revus à 12 semaines puis fin mai 2017. Ont été recueillis : état-civil, PASI à l’introduction et à l’arrêt du traitement, effets secondaires, causes d’arrêt.
Résultats |
Sur 42 patients traités, huit étaient perdus de vue. Trente-quatre dossiers ont été analysés : 22 H et 12 F, âge moyen 53 ans [13–79]. Deux avaient un rhumatisme. Le PASI moyen à l’introduction était de 10,6. Le traitement a été pris en moyenne pendant 5,5 mois. Dans 15 cas, il était arrêté pour progression du psoriasis. Dans un cas, à S12, survenait une hépatite (transaminases>500), sans autre cause identifiée ; un mois après arrêt de l’Otezla®, la biologie était normale. Dans un cas, l’Otezla® était arrêté pour des « idées noires » résolutives en deux mois. Des effets secondaires ne conduisant pas à l’arrêt du traitement étaient résolutifs entre 15 et 40jours : diarrhées (18 cas), céphalées (11), dépression (1), hypersomnie (1), insomnie (1), asthénie (2). À la date des dernières nouvelles, le PASI moyen des patients sous traitement était de 6,7. Un seul patient a reçu l’aprémilast en dehors de l’AMM (un relai après anti-TNF alors que le PASI était à 0) ; à M5, le psoriasis n’avait pas récidivé.
Discussion |
Le taux élevé d’arrêts avant S12 (47 %) résulte de la conjonction d’une absence d’efficacité et de la présence d’effets secondaires, modérés. Pour les patients ayant suivi le traitement en moyenne 5,5 mois, l’amélioration du PASI était comparable à celle des essais. Cette étude montre une fréquence d’effets secondaires de grade I, transitoires, ne conduisant pas à l’arrêt, comparable à celle observée dans les études pivots. Les effets psychiques (dépression, « idées noires », troubles du sommeil) peuvent conduire à l’arrêt du traitement. Nous avons relevé un cas d’hépatite aiguë qui a été imputée à l’Otezla® en l’absence d’autres causes et en raison de sa disparition rapide à l’arrêt du traitement.
Conclusion |
L’analyse en vraie vie, sans « l’encadrement » d’un essai, explique le taux élevé d’arrêts prématurés du traitement. L’efficacité observée confirme la place de l’aprémilast comme traitement intermédiaire du psoriasis avant une biothérapie. Nous attirons l’attention sur deux effets indésirables pouvant conduire à l’arrêt du traitement : les troubles psychiques et la survenue d’hépatites dont la fréquence mérite d’être analysée et qui nous conduit à contrôler les transaminases à 12 et 24 semaines.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Aprémilast, Otezla®, Psoriasis
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S215 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?